Noël est plus que jamais le reflet de nos sociétés inégalitaires.
Grande fête du marketing et de la réussite sociale, le Père Noël s’appelle pour les uns Channel, Fauchon, Cartier ou Pommery, pour les autres il s’appelle Mac Donald, Leader Price, Etam ou Pier Import.
Pour les uns, c’est un grand sapin ou chacun de la vingtaine de convives a déposé ses paquets, pour les autres, c’est Laurent Baffie et Arthur à la télé.
Pire, peut être, rien d’autre à manger et à partager qu’une boite de raviolis recyclée dans des ONG à cause de sa date de péremption par un grand groupe comme Nestlé qui ne manque pas de faire savoir que rien ne se perd.
Pour les uns, c’est un moment privilégié avec un être aimé, des amis pour rire, des enfants qui s’émerveillent, une grand mère qui chante à la lueur des bougies, pour les autres c’est reprendre une gorgée de mauvais vin pour tomber plus vite dans le sommeil de l’oubli ou regarder couler ses larmes sur sa tranche de saumon sec.
La crèche d’aujourd’hui croulerait sous les emballages de carton de Pentium et de portables qui dopent le CA de vente de nos grandes chaînes.
Le groupe Carte Bleue a du atteindre son record de l’année (ou son record tout court) du nombre de transactions/jour à risquer d’en faire péter les multiplexeurs ce 24 décembre ou hier.
Benoît XVI a beau avoir lancé de son enclos sur la pollution commerciale, qui l’a entendu et quel impact a sa voix? L’ Eglise catholique est elle un tout petit peu réaliste ?
Eugen Drewermann, prêtre allemand et psychanalyste, qui avait dans les années 90 fait pas mal de bruit en évoquant (entre autres) les misères affectives et sexuelles d’un grand nombre d’humains, en particulier catholiques, vient de claquer la porte de l’église.
Pas simple de trouver une nouvelle voie
Jusqu’où devront nous tous aller avant d’inventer (peut être) autre chose?